10.5.1 LA SÉQUENCE 1 - 1

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Suite à 1-1Maj
 

À la fin de la section 10.5.5, Ouverture à 1, on trouvera deux tableaux résumant l'ouverture en mineures.

 

MODE SIMPLIFIÉ : cliquer ici pour l'ouverture à 1 et les réponses subséquentes.
 

Quand vous aurez parcouru cette section, vous pourrez passer le test sur celle-ci.

 

1 - 1 : 6 points et plus. Cette réponse exclut-elle une majeure quatrième ? Par exemple, avec A2 RV54 65432d8, allez-vous répondre 1 ou 1 ? Walsh, un expert américain, a proposé un traitement de cette situation : lorsque ma main est faible, disons 6 à 9 points, je répondrai ma majeure. Par exemple, avec la main présentée plus haut, Walsh répondrait 1. Mais si la main contient au moins 10 points, le fait de demander d'abord carreau pour annoncer coeur par la suite (une inversée en réponse), montre 10 points ou plus et le carreau plus long que le coeur, à moins de posséder cinq coeurs, auquel cas les couleurs peuvent àtre 5-5. Ainsi, Walsh répondrait d'abord 1 avec A2 RV54 65432 R8.
 

1 - 1 : une autre façon d'aborder cette séquence, qui n'exclut en rien la première, consiste à jouer le Relais Montréal. Cette convention a été inventée dans la ville du même nom. Une réponse de 1 en majeure sur 1 indique une majeure cinquième; si on a une majeure quatrième, on répond 1 (mais cette dernière réponse n'implique pas nécessairement la possession d'une majeure quatrième). Cette convention recèle deux avantages. Le premier réside dans la connaissance de la majeure cinquième du répondant. Je n'ai pas à me demander si on a un fit alors que j'ai trois cartes dans sa majeure. Le deuxième, c'est que la main statistiquement plus forte, celle du déclarant, jouera plus souvent le contrat que si l'on n'emploie pas cette convention. Par exemple, en supposant un fit à coeur, on aurait normalement : 1 - 1, montrant quatre cartes et plus de coeur et 6 points et plus. Mais, avec le Relais Montréal, la séquence serait 1 -1 , et c'est le déclarant qui nommerait coeur le premier. Je répondrai donc 1 à l'ouverture é 1 de mon partenaire avec :
 

82
AR754
863
D42

Mais, toujours dans le cas où je joue le Relais Montréal, je répondrai 1 avec :
 

862
AR54
86
D973

Pourtant, certains joueurs d'expérience pensent peu de bien de cette convention. Ils croient qu'elle n'apporte rien, la paire, par toutes sortes de gadgets, pouvant généralement identifier la majeure cinquième du répondant par la suite. Même lorsque les mains combinées comptent à peine plus de 20 points, renchérissent-ils, le contrat devant se jouer à 2 de la majeure, il est loin d'être évident que l'entame venant vers la main de l'ouvreur sera plus favorable que celle allant vers la petite main. "En effet, précisent-t-ils, la main du répondant, faible en l'occurrence, aura profit à recevoir l'entame : les dames y seront mieux protégées ainsi. La main de l'ouvreur a davantage d'as, qui n'ont pas besoin de protection immédiate."
 

Il reste qu'il y a des cas où la convention est utile. Supposons la séquence 1 - 1Maj sans l'usage de la convention. Mettons au déclarant trois petites cartes de la majeure. La théorie tend vers l'affirmation du fit avec Dxx et mieux. La paire aboutira peut-être é 1SA, contrat moins bon que 2 de la Maj. dans un fit 5-3. C'est lé une raison d'étre de la convention. Mais cela ne vaut que pour les ouvertures minimales (12-14, ou 12-15) devant une réponse minimale. Par exemple, en prenant la même ouverture que le problème suivant :

754
A654
R5
AR87

A9862
A2
9872
94

On peut penser que le Relais Montréal permet plus facilement de joueur 2Pi. Ce qui n'est pas dépourvu de mérite. Il faut cependant ajouter tout de suite que plus souvent qu'autrement, le répondant, avec cinq piques, redemandera 2Pi après une deuxième enchère de l'ouvreur de 1SA, convaincu que celui-ci possède au moins deux piques, et peut-être trois. Au pire, la paire jouera dans un fit 5-2, qui n'est pas si mauvais, d'autant plus que le déclarant peut posséder alors honneur doubleton.

 

Certains proposent une autre raison pour utiliser le relais Montréal. "Une fois le fit établi au niveau de 2, affirment-ils, il devient beaucoup plus facile d'explorer en vue du chelem. " On m'a fourni la main suivante, jouée chez Gaétan Thibault fin février 1998 :
 

                                                                        754
                                                                        A654
                                                                        R5
                                                                        AR87

                                                                        AR9862
                                                                        8
                                                                        A872
                                                                        94
 
 

"Les enchères, continuent les protagonistes de cette autre raison d'employer la convention Relais Montréal, seront le plus souvent les suivantes sans cette convention" : 

                                                                        1           1
                                                                        1SA         4
 
 

Alors que, enchainent-ils, cette convention nous mènerait à :

                                                                       1       1
                                                                       2       3
                                                                       3       4
                                                                       5       5
                                                                       6
 
 Les protagonistes de cet autre motif oublient les conventions qui règlent fort bien ce problème. Il s'agit surtout de Roudinesco et de la deuxième mineure artificielle ou des variantes apparentées. Par exemple, utilisant la deuxième mineure artificielle, on aurait :  

1
1SA
2 trois piques
5 cuebid
6 cuebid

1
2 Artificiel.au moins cinq piques, et limite et mieux
4 splinter
5 cuebid
6

Au total, quel bilan tirer de l'emploi de cette convention ? Négativement, on constate qu'on peut bien se tirer d'affaire sans elle. Mais, positivement, elle recèle un double avantage : elle permet plus souvent à la grosse main de jouer le contrat (lorsque la majeure du répondant est quatrième et qu'il y a fit); de plus, elle localise plus rapidement les fits 5-3, ce qui est particulièrement utile lorsque les mains combinées avoisinent un total d'une vingtaine de points (les possibilités d'exploration sont alors fort réduites) ; enfin, elle ne cause aucun problème (on ne sacrifie rien si on l'emploie). Cependant, ce troisième avantage n'est pas complètement vrai. On peut supposer, occurrence très rare toutefois, qu'après la séquence 1 - 1, où le répondant PEUT tenir une majeure quatrième, un barrage à 3 d'une majeure empêche la paire de constater son fit. Cette convention sort donc gagnante, mais son utilisation ne s'avère pas à ce point profitable qu'elle force l'adhésion. Ces profits moyens sont facilement contrebalancés, chez plusieurs, par l'absence d'affinité avec la dite convention.

1 - 1
1 - 1 Cette séquence devrait être impérative si on joue Walsh. En effet, la main du répondant aurait alors 10 points et plus. Si on ne joue aucune convention dans cette séquence, il faudrait quand même considérer la deuxième réponse comme impérative puisque c'est une nouvelle couleur par le répondant. Il faut aussi tenir compte du fait que, ou bien l'ouvreur a un fit à pique, ou bien il n'en a pas. Dans les deux cas, il devrait annoncer 2 ou 3 selon sa main avec un fit, 1SA sans fit.
 
 

1 - 1
1Maj. - 1SA : Cette enchère n'est impérative dans aucun système oè l'ouverture à 1 montre une main qui pourrait contenir aussi peu que 12 ou 13 points. La deuxième réponse de 1SA montre ostensiblement une main carrée. L'interprétation la plus simple, voire simpliste, consiste à lui attribuer de 6 à 9 points. On peut user d'un peu plus de subtilité pour décrire les mains carrées en les segmentant par créneau de points, pour plus de précision. Soit : 1 - 1SA : main carrée de 8-10- points, alors que la séquence décrite au début du paragraphe montre une main carrée de 6 à 7 points. La réponse de 1 est donc artificielle. On ne l'alerte pas, cependant, parce que tout joueur comprend que cette enchère est, de nature, semi-artificielle. Ainsi, certains joueurs préfèrent jouer la séquence 1 - 1SA comme une main balancée de 8-10, ou même 8-11. Il suit que pour eux,

                                                                                          1 -     1
                                                                                          1Maj. - 2SA

 

montre une main limite. En effet, la séquence 1 - 2SA indique une main d'ouverture balancée, d'un beau 12 points et plus. 1 - 1SA devrait donc représenter 8-10-. La séquence ci-haut, où la redemande du répondant est à 2SA, devrait donc représenter 10+ - 11+, ou si l'on veut 10+ - 12. Il faut donc, sur l'ouverture à 1 du partenaire, répondre 1 , puis 1SA en redemande, avec :  

1       1
1Maj   1SA

R54 
D32 
764 
D962 


  Mais il faudrait répondre 1SA tout de suite avec :
 
 

1 1SA 

R54 
A32 
764 
D962 


    Et alors, on obtiendrait la séquence :
 
 
 

1         1
1Maj     2SA

R54 
D32 
A64 
D962 


 
 1  -    1
1Maj. - 2 : Cette séquence n'est pas impérative. Un axiome du standard américain, et de beaucoup d'autres systèmes, réside dans le fait que le retour sans saut à sa propre couleur , ou dans la couleur du partenaire, est un signe de faiblesse : on n'a plus rien à dire. Comprenons cependant que ce retour peut se faire après quelques enchères. Si ces enchères ont montré un surplus de force, le retour retardé à une des couleurs de la paire est au contraire un signe de force. La raison en est simple. Si on était faible, pourquoi n'est-on pas revenu dès la deuxième réponse dans la couleur de son partenaire ? Un exemple de retour dans la première couleur du partenaire dès la redemande du répondant - décrivant donc une main faible :

74
 83
A9653
Dd42

1        1
1        2

 

A62
RVd9
7
A9653

1- 1
1Maj. - 2 de la même majeure (on emploiera souvent le terme "appui", qui signifie la même chose). Puisque le répondant a d'abord annoncé carreau alors qu'il avait une majeure quatrième, c'est qu'il devrait posséder au moins dix points. Notons toutefois que ceux qui modifient l'idée de Walsh en faisant répondre une majeure avec 6-7 points avec du carreau et la majeure quatrième (au lieu de 6-9) montreraient ici 6 points et plus, non 10 et plus. C'est, ici comme ailleurs, une question d'entente avec le partenaire. Si vous jouez que l'appui en majeure montre, dans cette séquence, au moins 10 points, le déclarant est évidemment forcé de reparler : les mains combinées comptent un minimum de 23 points !

1- 1
1Maj. - appui

Une autre couleur que la dite majeure par l'ouvreur: la plupart des joueurs utilisent cette enchère comme une demande d'aide pour aller à la manche. Cette demande s'appelle aussi essai de longue. La couleur ainsi annoncée est trouée. Par exemple, Rd7 ou D965, ou encore Dd4. Elle demande au partenaire s'il a une ou deux hautes cartes dans la couleur pour lui donner plus de coffre. L'idée consiste è éviter de se faire défoncer dans la couleur.  

RD65
9
D6532
42

1    1
1    2
3
 
A843
A72
75
AV64
 

Cette annonce demande de l'aide : j'ai quelque chose là; si tu peux m'aider, peut-être allons nous pouvoir arracher une manche avec un minimum chétif. On comprend que le répondant pourrait manifester de l'intérêt avec un doubleton. Cela peut s'avérer périlleux cependant puisque la couleur objet de la demande d'aide pourrait être Ddx. Ici, le doubleton du vis-à-vis est peu profitable. L'essai de longue s'enquiert de cartes objectivement fortes, non par leur caractère de courte. On pourrait faire une exception pour le singleton, mais même alors, les quelques points du demandeur ne sont plus fonctionnels, puisque cette couleur doit être coupée. D'autant plus que le répondant a déjà compté son singleton dans sa distribution puisque celui-ci devient opérationnel avec le fit.

On notera cependant qu'il peut arriver que le déclarant, avec une forte main que l'annonce du fit rend encore plus forte, puisse même penser au chelem. Par exemple : AV82 ADV9 - AR43. La séquence serait ici la suivante :
 

1 - 1
1 - 2
2

En principe, l'enchère demande de l'aide à pique pour la manche. Le répondant la reçoit ainsi. Après la troisième enchère positive du répondant (montrant de l'aide à pique), le déclarant annoncera une autre couleur pour indiquer qu'il songeait effectivement au chelem. Il reste que ce traitement particulier de la demande d'aide est très rare. Il n'est rapporté ici que pour faire comprendre que le bridge suppose toujours du jugement et dépasse l'emploi mécanique et univoque du langage qui lui est propre.

Pourrait-on faire un essai de courte ? Oui. Cela signifie qu'on a un petit doubleton dans une couleur. On demande au partenaire s'il peut nous aider. Soit qu'il ait un singleton dans la couleur (situation presque impossible, les adversaires, avec 10 cartes dans la couleur, auraient vraisemblablement annoncé cette couleur), soit, beaucoup plus probablement, un premier ou un deuxième arrêt (Ax ou RD). La demande d'aide se fait par 2SA. Le répondant relaie alors à 3 pour connaitre la couleur du petit doubleton. Soit :

1       1
1       2
2SA     3
3 : doubleton carreau
3 : doubleton trèfle (dans le cas où la paire joue le trèfle court. Soit, spécifiquement, 4432)
3 : doubleton pique

 

On constate que, dans le cas du doubleton pique, la paire sera forcée de jouer la manche. Ce qui est assez paradoxal, puisqu'il s'agissait justement d'investiguer la possibilité de manche ! C'est pourquoi, quand la majeure est coeur, certaines paires emploient un gadget intéressant. Elles réservent l'enchère de 2SA pour l'essai de longue à pique et utilisent 2 comme essai de courte. Le relais se fait alors à 2SA, ce qui laisse l'espace pour montrer le doubleton trèfle par 3 et le doubleton pique par 3. Ainsi, le niveau de 3 n'est jamais dépassé.
 

Dans la vraie vie, ces essais sont peu employés. D'une part, parce que plusieurs paires ne sont pas aussi sophistiquées. D'autre part, parce que plusieurs joueurs jugent que l'information révélée sera souvent plus profitable aux adversaires qu'à leur équipe. Par exemple, l'entame devient généralement plus facile après une réponse négative à un essai de longue ou un essai de courte : l'équipe déclarante vient de proclamer au monde entier la faiblesse des mains combinées dans une couleur!
 
1 - 1
1Maj - 3 : réponse invitationnelle (10-11 points), normalement pour jouer 3SA. Le sens de l'enchère est substantiellement le suivant : "Partenaire, nous pouvons vraisemblablement voler cinq ou six levées en mineure. Si tu as quelque surplus et l'arrêt dans l'autre majeure, 3SA sera probablement le contrat le plus fructueux."
 

A7
92
RV932
Dd87


                         1         1
                         1         3
 

R92
AR76
8
A9654

1  -    1
1Maj. - 3 : 10-11 points, six ou sept carreaux. Invitationnel à la manche à sans atout ou à carreau. Plusieurs jouent cette séquence (cela vaut aussi pour la séquence suivante) comme impérative de manche. C'est une erreur sérieuse. En effet, par l'emploi de la quatrième couleur impérative, ils pourraient créer une séquence impérative de manche puis nommer leur couleur sixième. Ainsi, la présente séquence n'a rien d'ambigu : elle est exactement invitationnelle, pas moins pas plus.

1 - 1
1Maj. - appui à saut (i.e. : 3 de la même majeure) : cette réponse est invitationnelle. Elle montre une main limite (c'est-à-dire 10-11 points) et un fit avec la majeure. Si le déclarant annonce une autre couleur, c'est un cuebid (voir cette notion au glossaire et dans l'index). Voir aussi plus loin et ailleurs la quatrième couleur impérative.

76
AD95
RV932
64

 1     1
 1     3

DV9
Rd86
54
AR97
 

Avec quelques points de plus (par exemple, la dame de carreau en plus), Sud aurait accepté l'invitation à la manche.
 

1- 1
1Maj. - saut-changement dans une autre couleur (soit : 4, 4 ou 3). Il s'agit d'un splinter, c'est-à-dire une absence ou un singleton dans la couleur annoncée, un fit en majeure, et les points (en comptant la distribution) pour aller à la manche. Soit au moins 11 points d'honneurs. C'est une tentative de chelem.
 

Voici un cas classique :

AR43
AV98
Vd54
6

1      1
1      4

 
D862
RD63
A
AR54

Pourquoi ce saut-changement à trèfle n'est-il pas pour jouer ? Sud n'a-t-il pas montré du trèfle ? La réponse est logique. Suivons bien : si Nord voulait jouer à trèfle, il aurait une possibilité de trois créneaux de force : 6-9, 10-11, 12+, soit l'appui simple, l'invitation ou la séquence impérative de manche. Dans le premier cas, il aurait redemandé 2 ; dans le deuxième, il aurait invité par 3 ; enfin, dans le troisième cas, celui de la séquence impérative de manche, il aurait annoncé la quatrième couleur, pique (qu'il possède, mais le fait de l'annoncer comme quatrième couleur ne garantit pas sa possession. Elle affirme simplement la nécessité d'aller à la manche). Si bien que le saut-changement à 4 indique un fit de quatre cartes à coeur et une courte dans cette couleur (singleton ou absence). Le splinter, ici, plait particulièrement à Sud. Il n'a plus de perdante en mineure. Comme Nord a promis au moins 11 points d'honneurs, le chelem lui apparait très raisonnable.

Par contre, ne faites pas de splinter si vous n'avez qu'une manche et pas plus. Vous donnez une information inutile au partenaire - voire dangereuse puisqu'il peut s'emballer et annoncer plus haut que la manche dans votre courte; plus encore, vous fournissez une information aux adversaires qu'ils pourront utiliser contre vous s'ils sont, comme c'est probable, en défense.
 

1 -      1
1Maj. - 3SA : pour jouer. Main d'ouverture balancée, de quelque 13 à 15 points. Pas de fit dans la majeure. En quoi cette séquence de réponses montre-t-elle une main différente de celle décrite par une réponse immédiate de 2SA ? La différence est mince. ce sont deux mains de 13 à 15 points, mais celle-ci n'avait pas d'arrêt dans la majeure redemandée par l'ouvreur. Par exemple :
 
 

65
A76
ARV74
D98

1         1
1         3SA
 

AR72
D93
d8
AV54

1- 1
1- 2 : Cette enchère est artificielle et se nomme "la quatrième couleur impérative". Cela signifie que la paire doit jouer à la manche. L'emploi de la quatrième couleur impérative mène automatiquement à la manche sauf dans un cas, ou deux conditions doivent être réunies : d'une part, la première réponse doit être dans une couleur d'un rang supérieur à celle de la deuxième réponse; d'autre part, le répondant, à sa troisième enchère doit répéter cette couleur plus faible. C'est seulement quand ces deux conditions sont réunies que la quatrième couleur n'est pas impérative de manche ; le répondant montre 10 à 11 points et cinq cartes dans chaque couleur. La séquence suivante en est un exemple :
 
 

1         1
2         2
2SA       3 : 10-11 points, cinq piques et cinq coeurs.

 

Mais :                              1       1
                                        2        2
                                        2SA      3 : est absolument impératif de manche. 3, ici, est donc artificiel. La main pourrait être la suivante :  

ARd8
63
RV2
AD95
 
D9
AD
AD65
RVd86
 
 

1- 1
1SA : si votre ouverture de 1SA indique 15-17, ou 15-18 (ou même 16-18), la présente séquence montre une main balancée de valeur inférieure é l'ouverture de 1SA. Soit 12-14 points (13-15 si vous ouvrez le sans atout 16-18). Si vous jouez le petit sans atout (12-14, 12-15 ou 13-15), ce qui m'apparait préférable, comme nous le verrons lors de la présentation de l'ouverture à 1SA faible, vous aurez des enchères tout à fait intéressantes après cette séquence. Contentons-nous de signaler que, dans l'hypothèse d'une ouverture à 1SA faible, la présente séquence indique une main balancée plus forte que l'ouverture faible à 1SA

Après 1 - 1, l'ouvreur peut-il avoir une majeure quatrième ? C'est une question de style. Je répondrais d'emblée par l'affirmative si l'on entend jouer un système digne de ce nom (Voir la convention de Walsh, plus haut). Un des principes d'un bon système d'enchères consiste dans le fait qu'il convient de décrire sa main d'une manière globale dès qu'on le peut. Cette information "gestaltique " donne en une seule enchère beaucoup de renseignements au partenaire. L'enchère suivante, si la séquence ne s'arrête pas avant, suffira à fournir l'information dont il aura éventuellement besoin pour placer le contrat final. Voyons l'exemple suivant, où le contrat final à 1SA n'a pas besoin d'investigation portant sur l'éventualité d'une faible majeure quatrième :
 

AV7
R3
Dd632
A75

1         1
1SA       3SA
 

8542
AD6
AV9
R32

Si l'ouvreur peut avoir la majeure troisième du répondant, ou alors, les coeurs quatrièmes quand la réponse a été 1 et que le répondant soit intéressé à le savoir, comment procèdera-t-il ? De façon simple, en annonçant une mineure. Laquelle ? Il y a ici trois méthodes; chacune annonce une majeure cinquième et au moins 10 points chez le répondant. évidemment, si la paire joue le petit sans atout, la redemande de 1SA de l'ouvreur montrera une main de 16-18 (ou 15-17) selon le registre de l'ouverture à 1SA. La méthode employée alors peut montrer un peu moins de points : le sens de l'interrogation consiste ici à garantir au déclarant que les mains combinées sont au minimum à la limite de la manche.
 

La première méthode emploie le 2 variante de Stayman: elle demande au partenaire ce qu'il a en majeure : possède-t-il trois cartes dans la majeure du répondant ? Les réponses sont ainsi : 2 : minimum, pas trois cartes dans la majeure ; 2SA, même chose, mais maximum ; 2 de la majeure : trois cartes minimum ; 3 de la majeure : 3 cartes et maximum. Cette convention n'est guère employée, car Roudinesco (voir deux paragraphes plus bas) s'avère une amélioration substantielle de cette voie. La deuxième méthode, dite de "la deuxième mineure artificielle", consiste à annoncer l'autre mineure (en l'occurrence, ici, 2). Cette méthode fonctionne très bien ; elle est pratique, facile à mémoriser et efficace.
 

La troisième méthode me fut révélée par un des meilleurs joueurs au Canada, François Gauthier : elle consiste à utiliser les deux mineures pour deux significations différentes : la deuxième réponse de 2 est un transfert à carreau par le répondant. Le déclarant relaie à 2 , que le répondant passera avec beaucoup de carreaux et une main faible. On voit l'avantage de la convention : on a trouvé une façon de s'arrêter à 2 (nous verrons que cette séquence est surtout utile quand on joue le sans atout faible). La deuxième réponse - 2 - est impérative de manche. Elle enjoint à l'ouvreur de continuer à décrire sa main. La paire peut alors prendre son temps, assurée de ne pas vivre le dilemme de devoir annoncer anormalement haut pour forcer le partenaire à parler. On notera que cette troisième convention ne fait rien perdre à la paire. Il est pratiquement impossible que, dans cette séquence, les partenaires veuillent jouer à 2, sans atout devant normalement fournir un meilleur score dans cette conjoncture. En effet, s'ils ont un fit à trèfle, ils le joueront à sans atout, à 40 pour la première levée, et 30 pour les levées additionnelles, alors que la mineure ne rapporte que 20 points la levée.
 

Enfin, une quatrième méthode, celle de Roudinesco, n'est pas sans mérite. Elle consiste en ce que le répondant utilise une redemande de 2, peu importe la mineure d'ouverture du déclarant. Sur ce, l'ouvreur précise sa main : 2 : minimum et pas trois cartes dans la majeure du répondant; 2SA : maximum, pas trois cartes; 2 de la majeure du répondant : minimum avec trois cartes ; 2 de l'autre majeure : maximum avec 3 cartes dans la majeure où on a trouvé le fit. Un léger désavantage de Roudinesco apparait si on a répondu avec un minimum, une majeure à quatre et du trèfle lorsque le partenaire a ouvert à 1. Considérons les deux mains suivantes : D4 R632 A5 A9872 devant 8764 V7 86 RD643. Après l'ouverture à 1, la réponse à 1 et la redemande à 1SA, le répondant aimerait revenir à 2 pour jouer. Alors qu'avec la deuxième mineure artificielle, 2 serait pour jouer et le 1SA de l'ouvreur serait bienvenu si la main du répondant inversait ses mineures.
 

1 - 1
2 : Cette main est limitée à 15 points et elle montre six trèfles. En effet, l'ouvreur ne peut avoir une main balancée (par exemple, cinq trèfles et 332 dans le reste), car alors, il aurait ouvert d'1SA ou aurait redemandé sans atout (1SA ou 2SA selon la force de sa main) à sa deuxième enchère. Il n'a pas non plus de majeure quatrième; sinon, il l'aurait montrée à sa deuxième enchère. Enfin, il ne peut posséder quatre carreaux, auquel cas il aurait donné le fit par 2 (il aurait d'ailleurs dû alors ouvrir à 1 s'il est un tenant de l'ouverture à carreau avec n'importe quel 54 en mineures ). S'il n'a ni main balancée ni majeure quatrième ni quatre carreaux, il faut qu'il ait six trêfles. Cependant, si l'entente entre les partenaires est de ne pas ouvrir en carreau avec cinq trèfles et quatre carreaux, on peut comprendre que l'ouvreur répète ses trèfles avec seulement cinq trèfles si sa main est du type 2245 ou (31)45.
 

1 - 1
2 : On verra, dans le paragraphe suivant, la définition de l'inversée (une main passablement forte). Cette séquence semble correspondre à un élément fondamental de la définition de l'inversée : la deuxième enchère de l'ouvreur est au niveau de 2 dans une couleur de rang supérieur à l'ouverture. Cette séquence précise, bien que techniquement une inversée, est jouée par la plupart des joueurs comme une main de 13 à 16 points avec fit à carreau. Si l'ouvreur veut montrer les points et la distribution de l'inversée, il sautera à 3 . En somme, il n'y a pas vraiment d'inversée lorsque l'ouvreur, comme deuxième enchère, montre un fit avec le répondant. Par exemple :

832
965
AV762
R9

1      1
2      P

RV
R5
R543
DVd86
 
 

1- 1
2Maj. : nous avons affaire ici à une inversée. Il s'agit d'une deuxiéme enchére au niveau de 2 de l'ouvreur dans une couleur de rang supérieur à son ouverture. Cette notion se comprend bien lorsque l'on sait qu'il y a plusieurs années, disons dans les années cinquante, on ouvrait généralement la majeure quatrième : avec 13 à 21 points et quatre cartes de coeur, par exemple, on ouvrait d'1. Si bien que la séquence présentée au début de ce paragraphe constituait une inversion de l'ordre normal des enchères : si on avait quatre cartes dans une majeure, pourquoi n'avait-on pas d'abord ouvert de cette majeure ? On avait, en somme, inversé l'ordre des enchères. D'où le terme d'inversée, qui est demeuré aujourd'hui, bien qu'on ouvre maintenant la majeure cinquième. On notera cependant que plusieurs bons joueurs préfèrent ne pas demander une enchère inversée lorsqu'elle n'est pas nécessaire, afin de ne pas perdre d'espace (pour explorer). Ainsi, dans la présente séquence, plusieurs demanderaient 1 de la majeure. Cette méthode m'apparait préférable. De toute façon, la deuxième enchère de l'ouvreur est impérative. Si jamais le répondant décidait de passer, c'est qu'il a répondu par la peau des dents, avec un cinq points assez ordinaire. Il n'y aurait pas alors de manche. Rien n'est perdu.

L'inversée garantit au moins 17 points d'honneurs ou une main équivalente. La raison en est simple. Le contrat que la paire jouera requerra au minimum 23 points. C'est en effet le nombre de points requis pour jouer 2SA ou trois d'une couleur. Or, le répondant pourrait n'avoir que 6 points. L'ouvreur doit donc posséder 23-6 = 17 points, sans quoi il arrivera assez souvent que l'équipe piquera du nez dans son contrat, faute de puissance.
 

d72
d9
AD763
642
 

1      1
2

V4
ARV6
92
ARD75
 

Un autre élément constitutif de la définition de l'inversée réside dans la distribution qu'elle manifeste. L'ouvreur nous assure de posséder au moins une carte de plus dans sa première couleur que dans la majeure. Dans l'exemple rapporté plus haut, il aurait donc au moins cinq trèfles et au moins quatre coeurs. Il pourrait même posséder six trèfles et plus et la majeure cinquième et plus (ayant toujours, cependant, une carte de plus dans la mineure). Pour montrer cette dernière main, l'ouvreur, à sa troisième enchère, répèterait sa majeure, indiquant la possession de cinq cartes dans cette majeure, et impliquant du même coup une mineure sixième et plus. Car autrement, il aurait ouvert la main avec sa majeure cinquième. Cette main, fort distributionnelle, peut contenir moins de points d'honneurs que le prérequis officiel de 17 points. Il ne faut pas oublier que la force de la main vient aussi de la distribution. Par exemple :

RV43
642
D96
V75

1        1
2        2SA
3

 

2
AR953
8
AD9632

Mais si l'ouvreur redemande une autre dénomination que la majeure de sa redemande, il montre une main contenant au moins 17 points d'honneurs.
 

654
AD432
Vd3
86

1         1
2    2SA
3
 

ADV7
954
A
AR532

1- 1
2SA : Cette redemande de l'ouvreur montre une main inférieure d'un ou deux points  à l'ouverture de 2SA. Par exemple, si vous ouvrez à 1SA avec 15-17 points, votre ouverture à 2SA montrera 20-21 points balancés, et la présente séquence indiquera 18-19 points balancés. Cette séquence est impérative de manche, puisqu'elle garantit pratiquement les 25 points requis par la paire. Pourtant, ce n'est pas tout à fait vrai. Le répondant a peut-être un "beau" quatre ou cinq points. C'est pourquoi Wolff a inventé une convention pour pallier cette conjoncture : 3 par le répondant demande à l'ouvreur d'annoncer 3 de la couleur du répondant s'il a trois cartes de support, et autrement, d'annoncer 3 . Dans la présente séquence, 3 demanderait à l'ouvreur d'annoncer 3 avec trois carreaux. Si, après sa réponse de 3, le répondant fait maintenant une réponse de 3SA, il s'agit d'une légère invitation au chelem. En somme, Wolff recèle l'avantage additionnel d'exprimer certaines mains fortes. L'inférence de la convention Wolff est intéressante : après le 2SA de l'ouvreur, toute autre réponse que 3 est absolument impérative de manche.

Dans la pratique, plusieurs joueurs préfèrent utiliser la réponse de 3 comme un check-back Stayman (entendons, "Stayman-plus-tard-dans-les-enchères" - le déclarant, en effet, peut avoir une majeure quatrième); ils utilisent alors 3 pour la convention Wolff. La raison en est que le trèfle est associé à Stayman. Le prix à payer réside dans le fait que le répondant ne peut plus alors annoncer 3.

On peut utiliser le stratagème suivant, qui nous permet de sauver la chèvre et le chou : on utilise la redemande de 3, dans la dite séquence, comme enchère à deux possibilités. L'ouvreur relaie è 3 , que le répondant passera si c'est là le meilleur contrat; s'il redemande autre chose sur le relais à 3 , c'était un Stayman. Comprenons que le sens de Stayman (plus exactement Check-back Stayman, ou CBS), dans cette séquence, procède de la première réponse. Si celle-ci est en majeure, CBS demande à l'ouvreur s'il a trois cartes dans la majeure annoncée par le répondant; sinon, qu'il annonce l'autre majeure, car peut-être que le répondant avait un bris 4-4 (ou 5-4) en majeure. Si, par contre, la première réponse était à 1 et que le répondant redemande 3 (CBS), il annoncera sur le relais à 3 la majeure qu'il n'a pas, afin que le contrat soit, autant que possible, joué du bon côté. Les exemples suivants couvrent toutes ces possibilités.
 

72
932
AV543
865

[unicolore]

1          1
2SA        3
3          P

A3
ADV8
972
ARd4
 
 

D2
R932
AV543
85

 

1      1

      [ et une maj. quatrième... avec fit]

       2SA       3
       3         3
       4
 

A3
ADV8
972
ARd4
 
R942
72
AV543
85

1          1
[ et une maj. sans fit]
2SA      3
3        3(4 piques)
3SA

 

A3
ADV8
972
ARd4
 

R9742
72
AV543
8

1             1
2SA            3 [bicoloremaj. sans fit en maj.]
3              3
3SA

 

A3
ADV8
972
ARd4
 

R9742
Rd92
AV54
-

1         1
2SA       3 [tricolore et maj.]
3         3
4

A3
ADV8
972
ARd4

D974
92
Rd8654
6
 

1       1
2SA     3     [maj. quatrième et 6 main faible]
3       P
 
 

A3
ADV8
972
ARd4

R974
Rd92
AV54
8

                                        [ et les maj. quatrièmes, avec fit]

 

1           1
2SA         3
3           3SA
4

A3
ADV8
972
ARd4
 

R97
Rd92
AV543
8

1           1
2SA         3 [ et une maj. quatrième; fit]
3           3
4

A3
ADV8
972
ARd4
 

Enfin, dernière remarque à ce sujet : on applique Wolff en réponse à l'inversée en couleur (redemande à 2 en couleur, non à 2SA). Le répondant annonce alors 2SA, qui demande à l'ouvreur de redemander sa propre couleur à cinq : le répondant peut passer, ou fermer dans sa propre couleur ou dans la majeure du déclarant. Ici encore, la réponse "Wolff" de 2SA peut montrer une main intéressée au chelem. Dans ce cas, la réponse suivant le 2SA est 3SA ou quatre de la majeure du déclarant. L'inférence est la même pour toute autre réponse que 2SA sur l'inversée : essentiellement impérative de manche; si elle consiste de 3 de la majeure du déclarant, il s'agit clairement d'une invitation au chelem. Autrement, le répondant aurait directement demandé la manche dans cette majeure.

Sur ce 2SA du répondant, l'ouvreur peut refuser de redemander sa couleur cinquième s'il a une vingtaine de points. Le message est clair et se fonde sur le bon sens : "Partenaire, même si tu n'as que 4 ou 5 points, je veux être à la manche quand même." Ce refus se fait par toute autre enchère descriptive - par exemple, 3SA ou 3 de la couleur du répondant.

Ce traitement de Wolff constitue une variante rejetée par plusieurs. On allègue en effet qu'on perd alors la redemande significative de 2SA par le répondant. Comment peut-on autrement arrêter avant la manche quand le répondant a 6-7 points carrés et l'ouvreur une inversée de 17 points ? Cette variante de Wolff est donc peu pratiquée.

1 - 1
2SA - 4 : Toujours une demande d'as ; voir la séquence suivante, dont celle-ci est le complément.

1 - 1
2SA - 4SA : J'affirme péremptoirement, et je le rappellerai , qu'il n'y a pas de meilleure utilisation de cette séquence que le 4SA QUANTITATIF. Je ne peux concevoir un 2SA suivi de 4SA qui ne serait pas quantitatif ! On peut faire une exception pour le 2SA Jacoby, réponse à une majeure qui montre quatre atouts, impérative de manche et qui demande si l'ouvreur a une courte. Et pourtant, même là, on pourrait argumenter pour le caractère quantitatif de cette enchère.

1 - 1
3 : le saut dans sa propre couleur montrera toujours chez l'ouvreur une main intermédiaire, soit de 16 à 17 points, et une couleur sixième. Elle nie la possession d'une majeure quatrième et des arrêts dans les deux autres couleurs. Elle n'est pas impérative, le répondant pouvant avoir 6 ou 7 points. La main pourrait être la suivante :
 

D52
65
AV963
842

1      1
3      P ? 3SA ?

[Il est dangereux pour Nord de demander 3SA. L'entame  sera dévastatrice.]
 

RV6
A7
d5
ARV653

1- 1
3- 3Maj. : la plupart des joueurs ne montrent pas nécessairement une majeure quatrième. C'est sûrement un arrêt, invitant l'ouvreur à demander 3SA avec l'arrêt dans l'autre majeure. Cette réponse est évidemment impérative. Elle suppose au moins 8 ou 9 points. Il pourrait se produire que la paire, sans arrêt dans l'autre majeure, s'arrête à 4, le répondant refusant l'invitation à la manche en mineure avec 8 ou 9 points (la manche en mineure requérant environ 28 points). Exemple :

AV2
53
R9862
d74

1     1
3     3
3SA

 

D3
AD6
V4
ARV983

            Comment, dans cette séquence, distinguer la main du répondant de celle-ci ?
 

AV986
3
R98532
6
 

Sur le choix du contrat de 3SA par Sud, tel que présenté dans les mains combinées précédentes, Nord corrigera à 4, ce qui devrait montrer ce genre de main. En effet, pourquoi refuser la manche à sans atout si l'enchère de 3 demandait de clore à sans atout avec l'arrêt  ? La main de Nord pourrait difficilement contenir sept carreaux et quatre piques; même si c'est le cas, Sud pourrait toujours faire une enchère d'attente par 4, pour signifier la possession de trois piques.
 

1- 1
3- 3SA : pour jouer. le répondant a au moins un arrêt dans chaque majeure.
 
 

1- 1
3- 3Maj
3SA - 4 de la même majeure : le répondant a un monstre distributionnel, du type 6-6, mais pas beaucoup de points. Cette enchère est non impérative, elle est plutôt fermante. Quelque chose comme :
 

ADVd876
-
RV9432
-

1 - 1
3 : cette enchère est une inversée, comme on l'a vu plus haut. Dans la vraie vie, cette enchère est rare parce que peu attrayante. Si l'ouvreur a une main 2245 avec 18-19 points et des arrêts dans les majeures, il sera plutôt porté à faire une deuxième enchère de 2SA. De même, s'il avait à l'origine une telle main, mais avec 20-21 points, il songera plutôt à une ouverture de 2SA. Enchère peu appétissante, est-elle cependant impérative ? C'est une question de style. En principe, le répondant devrait répondre à moins d'avoir 5 ou 6 points. Mais on peut facilement concevoir une manche en mineure avec un tant soit peu plus qu'un minimum absolu. On peut même penser à 3SA avec un répondant qui aurait Rxx Rx xxxxx xxx. Les points de l'ouvreur, à cause de ce qui a été dit au début du paragraphe, se situent surtout en mineure. On trouvera donc ici souvent neuf levées rapides.
 

54
D62
R986
Vd63

1        1
3        P

 

A7
94
A753
ARD52

1- 1
3Maj. : l'auteur de ces lignes n'a jamais, sauf erreur de sa mémoire, été témoin de cette séquence. Il faudrait la comprendre comme un splinter bid (voir cette notion au glossaire et par l'index), montrant un singleton ou une absence dans la majeure et une forte distribution dans les mineures - donc un fit à carreau. Un exemple :
 

Vd7
D6
Ad982
643
 

1         1
3         4
4         6
 

[Le 4 de l'ouvreur montre le premier contrôle à pique]

                                                A6
                                                4
                                                RD75
                                                ARVd98 


1 - 1
3SA : l'ouvreur montre le trèfle septième solide (soit : ARDxxxx). Il a quelques points de plus et essaie de voler la manche à sans atout. En principe, le répondant passe. S'il se "sauve" à 4, c'est une fermeture. Il pourra aussi se réfugier à 4, montrant environ sept carreaux et absence à trèfle, avec une main très faible (voir cependant plus loin la séquence 1 - 2).
 

1 - 1
4 : Rarissime, cette enchère n'est pas impérative. Elle invite à la manche à trèfle. Cette enchère suppose environ huit cartes de trèfle et une main très distributionnelle.
 

1 - 1
4 : invitationnel. Beau fit à carreau. Veut jouer à la manche à carreau devant 8-9 points et plus.
 

1 - 1
4Maj. : phénomène de cirque, pratiquement impensable. Il faudrait supposer une main de sept trèfles et six de la majeure avec les points pour jouer à la manche dans la majeure ou à trèfle devant un minimum chez le vis-à-vis.

1 - 1
4SA : cette enchère relève plutôt de la psychiatrie. évidemment, on peut toujours supposer une main sans perdante dans les majeures (par absence ou bien A ou AR, voire AD), et une main superbement orientée vers les mineures. Elle suppose un solide fit à carreau.

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