CHAPITRE
20 CONVENTIONS OFFENSIVES
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d'enchère
Suite à Conventions défensives
Plusieurs des conventions incluses dans
ce chapitre ont été définies au glossaire ou expliquées dans la partie du
livre traitant des enchères. Il m'apparait utile, cependant, de les
regrouper pour favoriser une consultation rapide; d'autres conventions
offensives s'y ajoutent pour compléter le tableau.
Comme l'adjectif l'indique, une
convention offensive est une convention que j'emploie quand notre équipe
est à l'attaque. Nous avons la majorité des points, ou tout au moins une
très belle distribution et quand même assez de points. Le contrat devrait
nous appartenir.
1. BERGEN Marty Bergen table sur la
loi des levées totales. Cette invention, qu'on doit à un
Français, Jean-René Verne, est pratiquement tombée dans
l'oubli pendant quelques années. Elle consiste en un constat
intéressant par Verne. Le nombre de levées totales disponibles est
égal au nombre d'atouts que possèdent les mains combinées. Et cela,
constate Verne, vaut pour les deux paires opposées. Par exemple,
chaque paire possède 9 atouts, disons l'une à coeur et l'autre à
pique. Verne constate que chaque paire peut faire 9 levées dans sa
couleur. Plus précisément, si l'un peut faire10 levées, l'autre...
n'en fera que 8. Il y a donc, dans cette planchette, 18 levées, soit la
somme des levées correspondant à la somme des atouts des quatre
mains. Mais pas nécessairement réparties 9-9.
Puis un expert méricain, Larry Cohen,
découvre la dite loi, s'en enthousiasme et publie deux livres sur le
sujet. The law of total tricks devient la nouvelle convention à la mode. Marty Bergen
crée une convention qui en découle. Puisque le nombre d'atouts est
important, il crée des enchères pour distinguer entre un fit à 8 ou 9
cartes. Ainsi, sur une majeure, 3 montre un fit à 4 cartes et 8-9 points ; 3 pour ce fit à 4 cartes et 10-11 points. On
voit tout de suite l'arrimage naturel avec le SA Jacoby, cette
convention montrant un fit de 4 cartes, mais avec une main illimitée.
Notons cependant, et je parle en particulier pour
la région de Montréal, bien que je soupçonne, à l'oeil, que le
traitement suivant est populaire en plusieurs endroits : il s'agit d'inverser
le sens du 3 et du 3. Pour obtenir un
léger avantage sans perdre quoi que ce soit. En effet, il peut se
produire que l'ouverture en majeure soit d'environ 20 points.devant
une réponse Bergen montrant un limite.Vous êtes dans les eaux du
chelem. Dans ce cas, vous aimeriez
possiblement, selon votre main, faire un cuebid à signiefie la main limite. Il est donc
opportun d'interchanger la signifcation des réponses - la main limite
à 3, et 3 pour les mains de 8-9 points (pour certains,
de 6 à 9 points - mais c'est excessif à mon sens).
Un adage au bridge affirme qu'une convention,
aussi séduisante soit-elle, vaut objectivement si elle traverse
l'épreuve du temps. L'expérience "Bergen" m'apparait mitigée. D'une
part, un certain nombre de paires de qualité ne l'emploient pas.
Personnellement, deux partenaires et moi jouons une forme de Précision
Canapé et nous n'avons pas d'utilité pour cette convention. Mais il y
a plus sérieux. Mike Lawrence,un expert reconnu et
écrivain de bridge fort respecté, s'est commis, avec un joueur suédois
du nom de Wirgren, contre la loi des levées totales. Son titre
l'affirme clairement : I FOUGHT THE LAW OF TOTAL TRICKS.
Le sens de son analyse : il n'y a au fond que 44 % des
occurrences où la différence entre 8 et 9 atouts soit importante.
Personnellement, je constate que les bons joueurs adaptent
instinctivement le surnombre d'atouts lorsqu'ils le jugent à propos.
Il demeure cependant que la différence d'un atout
surnuméraire constitue un élément dont il convient de tenir compte.
Mais faut-il pour autant s'investir systématiquement dans cette
convention - Vous en jugerez.
Vous jouez Bergen, mais votre adversaire de gauche contre votre
ouverture en majeure. Que faire ? Utilisez la meilleure
convention, BROMAD. Elle est un acronyme pour BERGEN RAISE
OF A MAJOR AFTER A DOUBLE. C'est, on s'en doutait, Bergen qui l'a
inventée. Il s'agit donc des réponses après un contre à l'ouverture
en majeure pour une paire qui joue Bergen.
1maj (X) XX 10+ pas de fit. En fait,
ceci n'est qu'un rappel d'une convention générale, sans lien
spécifique avec Bergen. Elle est rappelée ici parce que la
convention BROMAD ne prévoit rien poue les mains de 10+ sans fit. Il peut
donc se produire que le partenaire de l'équipe jouant BROMAD ait ce genre
de main. Il utilise la convention usuelle. Il s'agit ici des
autres ditributions. Soit :
1maj
(X) 2 : 7-10 et fit à 3 cartes.
1maj (X) 2 :
10+ et fit à 3 cartes
1maj (X) 2 de la
maj 0-6, fit à 3 cartes
1maj (X) 2SA : barrage
dans une des mineures. Une main qui aurait ouvert 3 de cette mineure
1maj (X) 3
: 7-10 points et fit avec 4 cartes
1maj (X) 3 : 10+ à
12 et fit à 4 cartes
1maj (X) 3 de la maj : Barrage, fit
à 4 cartes
Ces énoncés décrivant BROMAD appellent quelques précisions. Je n'aime
pas ces descriptions où les enchères embarquent l'une sur
l'autre. 10 points apparait à la fois dans 2 et 3,
et dans 2 et 3.
1maj (X) 3 , 3 et 3 . D'ailleurs, le 2SA Jacoby (1maj - 2SA) fit
en maj avec 4 atouts et 12+. Je sais bien que Bergen
répondrait qu'il s'agit de la différence entre un 10
faible et un 10 fort; de même,entre un 12 faible et un 12 fort.
Si cela ne gêne pas le débutant, j'embarque. Mon vrai questionnement
porte sur la différence entre 3
et 3 . La plupart
des joueurs jouent ces réponses inversées. L'explication
est ténue mais valable : La réponse de 3 est
jouée plus forte, soit 10-12 points avec 4 atouts parce qu'elle
permet chez l'ouveur un cuebid à , lors des occurences, très
rares cependant, où ce cuebid serait utile.
Comme tel, cette convention fait
partie du Standard. Sur 4SA (demande d'as), 5 indique 0 ou quatre as; 5, 1 as ; 5, deux as ; 5,
trois as. Si notre équipe possède les quatre as et que je songe au
grand chelem, je demande les rois par 5SA. Ici, cependant, indique exactement aucun roi, non 0 ou 4, à
la fois parce qu'il peut y avoir, du moins théoriquement, une toute
petite possibilité d'incertitude, à savoir si c'est 0 ou 4, et aussi
parce que la possession de quatre rois peut très bien s'annoncer par
6SA puisque le demandeur cherche le grand chelem.
système simple, à trois remarques
près. Premièrement, il devrait apparaitre clair que 5, 0 ou quatre as, ne peut présenter
d'ambiguïté. Si je demande le nombre d'as, ou bien j'en ai au moins
un, et mon partenaire ne peut en posséder 4, ou bien je n'en ai pas,
et il est impossible que deux mains contenant une trentaine de points
n'aient pas au moins un as. Deuxièmement, puisque 5SA après la
réponse aux as constitue la demande du nombre des rois, comment
puis-je jouer un contrat de 5SA si le nombre d'as décrit par la
réponse des as s'avère insuffisant pour le chelem - Après la réponse
aux as, j'annonce une couleur que ni mon partenaire ni moi n'avons
annoncée. C'est le signal pour mon partenaire d'annoncer 5SA. Troisièmement,
Blackwood n'est pas toujours le meilleur système pour s'enquérir des
premiers arrêts. Je connais même certaines excellentes paires qui font
des pieds et des mains pour éviter Blackwood. Un peu au sens où l'on
dit : les bons joueurs font tout ce qu'ils peuvent pour éviter de
pratiquer l'impasse, et n'y recourent que si les autres moyens sont
épuisés ou clairement déficients. Ce rejet de Blackwood s'avère à mon
sens un peu excessif, bien qu'il soit vrai que bon nombre de mains se
traitent plus efficacement par le cuebid, que nous considererons
bientôt.
Voici deux variantes assez répandues
de Blackwood :
5 indique 0 ou trois as; 5, 1 ou 4; 5,
deux as "pareils" (de même rang ou de même couleur); 5 deux as "pas pareils" ( et , ou
et ). Certains
ajoutent : 5SA, deux as et une absence.
Le roi d'atout est considéré comme
un as. Il y a donc 5 cartes-clés, 5 "keycards". D'où 5 = 0 ou trois KC; 5 = 1 ou quatre KC; 5 = deux KC sans la dame d'atout ; 5 = deux KC avec la dame d'atout (à noter
qu'on considère un atout supplémentaire comme équivalent de la dame
d'atout). Sur la demande de la dame d'atout, la première étape indique
son absence, la deuxième étape indique sa présence sans roi d'une
autre couleur inférieure à la couleur d'atout. Par contre, si je
possède alors la dame d'atout et un roi dans une couleur inférieure à
l'atout, j'annonce ce roi, faisant d'une pierre deux coups : j'annonce
en une seule enchère et la dame d'atout et le roi en question. Par
exemple, après accord à
atout, la séquence
4SA - 5
5SA - 6
signifie : "Oui, j'ai la dame de en plus de mes deux
cartes-clés. Je n'ai pas le R
, mais j'ai le R"
On aura noté que l'ouvreur ne demande pas la dame par 5 - ce serait pour jouer, puisque couleur
d'atout.
De même, après une réponse de 5, montrant une ou
quatre cartes-clés, 5
demande la dame : 5,
1re étape, en nie la possession, 5SA l'affirme, et toute
réponse au niveau de 6 montre la dame d'atout plus le roi de la
couleur annoncée (6 de l'atout montrant alors la dame d'atout plus un
roi d'une couleur supérieure à l'atout).
Plusieurs joueurs jouent la
variante "1430". Au lieu de révéler 0 ou 3 cartes-clés par 5, on affirme en avoir une
ou quatre. Cette méthode, qui inverse le sens des réponses 5 et 5, ne permet pas, cependant, de s'arrêter à temps si le
chelem est à lorsque
la réponse montre que le répondant n'a pas d'as. C'est pourquoi, les
joueurs avisés qui jouent 1430 s'entendent pour appliquer 0314 si le
chelem doit se jouer à .
Avec une absence, il y a la méthode
énoncée plus haut : 5SA indique deux as et une absence (une variante :
0 ou deux as, et une absence) ; 6 d'une couleur, absence dans cette
couleur et 1 ou trois as (ou 6 de la couleur d'atout si l'absence est
d'un rang supérieur à l'atout). Entendu que le terme absence se réfère
à une absence significative. Par exemple, je ne tiendrai pas compte
d'une absence dans une couleur secondaire de mon partenaire. Cette
absence n'est pas fonctionnelle.
c) RKCB
Eddy Kantar a élaboré une méthode savante et ingénieuse pour préciser
davantage RKCB : oui, vous avez compris qu'il s'agit de Roman Key Card
Blackwood, et non d'une association parente du KGB. L'objectif
consiste ici à s'enquérir des cartes intéressantes que la méthode ne
permettrait pas d'identifier. La méthode consiste, une fois faite la
réponse à mon 4SA, à annoncer au niveau de 6 dans une couleur où j'ai
besoin d'un surplus pour aller à 7. Cette enchère affirme cependant la
possession de l'as de la couleur annoncée. Kantar, toujours précis,
distingue entre l'enchère avec espace (entendons : espace entre la
couleur au niveau de 6, et 6 de l'atout), et l'enchère sans espace.
Ces deux types, avec et sans espace, impliquant des demandes quelque
peu différentes.
Kantar propose des réponses
sophistiquées, en soi excellentes, mais que personne ne semble
pratiquer, parce qu'elles taxent trop la mémoire. Je vous soumets donc
substantiellement le même système, mais simplifié :
aa) avec espace : - retour
à la couleur d'atout : trois perdantes dans la couleur.
- première étape : D ou doubleton.
- 6SA : Dxx.
- 7 de la couleur : Rxx
- 7 de l'atout : Rx
- 7SA : Rxxx ou RD.
bb) sans espace :
retour à la couleur d'atout : trois perdantes.
- 6SA : D de la couleur ou
doubleton.
- 7 de la couleur : Dxx
- 7 de l'atout : Dx
- 7SA : DV ou Dxxx.
- 7 de l'atout : Dx.
- 7SA : DV.
Exemples :
d) Blackwood "Exclusion"
Lorsque vous avez une absence, vous aimeriez demander les as dans les
autres couleurs, afin de distinguer les as fonctionnels de celui de
l'absence. Vous procédez donc à Blackwood Exclusion, traduction non
périlleuse de Exclusion Blackwood. Vous nommez votre absence au niveau
de 5 et votre partenaire vous indique les autres as. Vous pouvez jouez
cette convention selon la forme de Blackwood que vous pratiquez
ordinairement : Blackwood standard, Key Card Blackwood, Roman Key Card
Blackwood. Il est bien évident que si votre système est assez
sophistiqué pour avoir révélé votre absence à un niveau plutôt bas,
votre partenaire sera assez intelligent pour vous donner seulement les
autres as. Il demeure qu'il faudrait s'assurer, dans ce cas, qu'il en
est bien ainsi. La nature humaine, en effet, ne nous précipite pas
immanquablement vers toutes les inférences utiles... Voici un exemple
tiré de Bridge World, octobre 2002, problème A.
Vous êtes Sud. Votre main : AR7652 d96432 A - Vous ouvrez à 1. Votre partenaire y va de 2. Votre meilleure deuxième enchère de
l'ouvreur serait 5.
Vous montrez une absence à trèfle et fit à coeur. Vous lui demandez
ses as (ou cartes clés, selon votre système) en excluant l'A. Vous voulez connaitre les as qui
"travaillent".
e) "Progressif"
Après la réponse à RKC, et la demande par relais s'il y a lieu pour
savoir si le partenaire a la dame d'atout, un relai subséquent (on
suppose toujours que le relai n'est pas dans la couleur d'atout, ce
qui serait pour jouer) s'enquiert de la possession du roi de trèfle
(la première étape en nie la posession ; la deuxième étape confirme la
possesion ; la troisième étape affirme la possession du roi de trèfle
et du roi suivant, le roi de carreau). Si, au contraire, on veut
s'enquérir du roi de carreau, on procède à un relais plus une étape.
Si c'est seulement le roi de coeur qui peut intéresser le partenaire,
il emploie le relai plus deux étapes. Cette méthode, ou système, n'est
malheureusement que peu connue.
Rappelons d'abord le sens
général du terme cuebid. Il signifie une enchère dans laquelle je n'ai
pas forcément quatre cartes et plus, mais qui véhicule un
renseignement, soit sur cette couleur, soit sur un aspect particulier
de ma distribution. Si bien que le terme en est venu à s'employer en
deux situations à signification bien précise : le terme cuebid
signifie soit annoncer les arrêts, en commençant par les premiers
arrêts, une fois le fit agréé, soit annoncer la couleur de
l'adversaire (pour demander un arrêt dans cette couleur, ou pour
indiquer un fit, ou simplement pour forcer le partenaire à annoncer
encore une fois). Dans le contexte présent, il s'agit du cuebid au
premier sens : l'annonce des arrêts. Cette méthode recéle le double
avantage sur Blackwood de commencer plus bas dans les enchères et
d'identifier précisément les cartes-clés. Le processus est simple :
une fois l'atout agréé, les partenaires annoncent d'abord leur(s)
premier(s) arrêt(s), "en montant", i.e., en commençant par la couleur
la plus basse au-dessus de l'atout. A une exception près : après 1Maj
- 2 de la Maj, une autre couleur par le déclarant constitue l'amorce
d'un essai de longue ou d'un essai de courte (Voir ces termes dans la section sur les
enchères). A noter : une fois les cuebids amorcés, SA représente l'as
d'atout (ou le roi, si l'as a déjà ètè identifié). Voici un exemple
:
xx
ARDxx
RDx
Rxx
|
|
xxx
xxxx
Axx
ADx
|
1
3SA
4SA
5
|
|
3
4
P
|
Ou encore :
Expliqué dans le glossaire et dans
la section sur les enchères. Je rappelle qu'à mon sens, NFB (negative
free bid) constitue un complèment valable au contre négatif.
5. CONTRE-ÉCHO
Traduction maison de contre
responsif. Lorsque mon partenaire contre une ouverture de 1 en
couleur, et que l'adversaire de droite appuie son partenaire, un
contre par moi est responsif, il indique des points, mais pas de
majeure quatrième. "Fais quelque chose d'intelligent", dit cette
enchère. Cela se joue normalement jusqu'à 4 inclusivement - ou même jusqu'à 7SA!
6. DOPI - ROPI - DEPO
Il s'agit ici de manières de
neutraliser les interventions après 4SA demande d'as. Votre partenaire
annonce 4SA. Vous vous préparez à annoncer un placide 5, montrant un as, quand le malotru à votre
droite se gargarise d'un intempestif 5 ! Que faites-vous - Eh bien, vous utilisez DOPI, de
l'anglais Double - Pass - 1...
: Vous utilisez l'enchère de votre adversaire pour véhiculer votre
message. 1re étape : Ce que signifiait une réponse de 5 dans votre Blackwood =
Vous contrez 5 ( :
Double); deuxième étape : ce qu'aurait signifié 5 = Passe; troisième étape : ce qu'aurait été
5 sans intervention =
Vous annoncez un degré de plus que l'intervention de 5, soit 5. Pour la quatrième étape, vous annonceriez deux degrés
de plus que l'intervention (5SA). ROPI fonctionne selon le même
principe, sauf que c'est pour un contre de l'adversaire (il contre
pour une entame). Vous surcontrez - "Redouble" - pour
montrer la 1re étape, etc.
Pour ce qui est de DEPO, un premier
aveu : je n'ai jamais vu cette convention employée, bien
qu'elle figure sur toute carte de convention dite sérieuse. DEPO vise
à se protéger contre une intervention adverse au niveau de 6, après le
Blackwood du partenaire : Double = Even, Pass = Odd. Vous contrez si
vous avez un nombre pair d'as et vous passez avec un nombre impair
d'as. je crois que DEPO devrait remplacer DOPI et ROPI, pour deux
raisons : selon les réponses que vous aurez à donner par DOPI et ROPI,
i.e., dans les cas oè vous devez répondre à la troisième étape
ou plus haut, vous vous condamnez à ne pouvoir contrer l'intervenant.
Deuxième raison : DEPO est assez clair. L'ouvreur devrait savoir, en
réfléchissant aux enchères et en considérant sa main, si vous avez 0,2
ou quatre cartes-clés, (contre), ou alors une, trois ou cinq
cartes-clés par votre passe.
Convention qui ambitionne
d'utiliser le contre adversaire sur une ouverture du partenaire. Voici
les réponses :
1(COUL.) - (X) - -
2SA : fit, limite et plus.
XX : pas de fit, 10+.
Manifeste le désir de pénaliser les adversaires s'ils tentent de
s'échapper dans une autre couleur. L'erreur de plusieurs débutants
consiste à sortir les adversaires du trou en faisant une enchère
positive!... Le poisson était bien ferré, et vous l'avez décroché !
(Coul.) autre que celle du
partenaire : 6 points et plus.
Un ajout : certains
emploient mini-Dormer. Deux de la couleur du partenaire est
faible (5-7); 1SA indique aussi un fit, mais constructif, i.e., 8-9
points. L'idée sur laquelle se fonde cette convention : si j'ai les
valeurs pour répondre 1SA naturel, je ne perds rien à passer. Si vous
trouvez cela trop tarabiscoté, vous pouvez à bon droit décider que
l'appui simple du partenaire montre 6-7 points, et le saut indique
8-9. Mais encore là, mini-Dormer a une longueur d'avance. La
conséquence de l'emploi de mini-Dormer est de permettre l'emploi de
l'appui à saut comme barrage. Au total, mini-Dormer m'apparait
supérieur.
Certains ne jouent Dormer que sur
les majeures. Cela s'appelle alors Jordan,
selon le nom du Monsieur qui a proposé cet emploi. D'où, par voie de
concordance, mini-Jordan. Si vous jouez Jordan, l'enchère 2SA dans la
séquence 1Min - (X) - 2SA indique 10-11 points balancés avec un fit. Voir la section sur les enchères
pour les développements de cette séquence en mineures.
8. DRURY
C'est à vous d'ouvrir. Vous passez,
mais vous avez quasi une main d'ouverture. Votre adversaire de gauche
passe aussi. Votre partenaire ouvre d'une majeure. Or, il se trouve
qu'en troisième position, et jusqu'à un certain point en quatrième
position aussi, on peut avoir une ouverture assez légère - aussi peu
qu'un beau 8 points, et quelquefois seulement quatre atouts. Une
espèce de surenchère anticipée, quoi! Vous voulez donc savoir si c'est
une "vraie" ouverture que possède votre partenaire. Vous pouvez le
savoir de deux façons : Ou bien vous lui demandez :"Partenaire, as-tu
une vraie ouverture -". Mais cette méthode est illégale et manifeste
une impuissance que vous réprouvez sûrement. Reste donc la deuxième
méthode : répondez 2.
Votre partenaire vous répondra 2 de sa majeure s'il s'est commis d'une
ouverture "aérée". 2
indique une véritable ouverture, mais sans autre couleur cinquième.
Toute autre couleur est cinquième, et montre toujours la main
d'ouverture réelle. Vous pouvez même vous permettre d'annoncer 2 sans fit, mais avec du vrai : vous annoncerez ensuite 2SA sur la deuxième
enchère de l'ouvreur, pour indiquer ce genre de main. Pour plus de
détails, je vous renvoie au passage ad hoc dans les enchères à
l'excellent article de Bernard
Marcoux, dans La Revue québécoise de Bridge, deuxième
numéro.
9. FISHBEIN
J'hésite à vous parler de ce truc.
Parce que Fishbein est plutôt en défaveur maintenant. En tout cas,
cela aura servi à nettoyer le problème que cette convention cherchait
à résoudre. Votre partenaire de droite se propulse dans un barrage au
niveau de 3. Vous ragez ! Vous voulez le contrer, mais le contre, dans
cette position, est normalement interprété comme un contre d'appel.
Comme vous êtes un parfait petit joueur qui brille par son honnêteté,
il ne vous viendrait pas à l'esprit de faire une longue pause pour
laisser subrepticement entendre à votre partenaire que vous l'invitez
à contrer pour la pénalité. D'ailleurs, les adversaires auraient tôt
fait de réclamer le directeur, qui mettrait bon ordre à ces
agissements obliques. Donc, vous passez in tempo, mine de rien, et
tout le monde passe. Le contrat chute de trois levées! Tout le monde
de votre côté est à la manche à 3SA, et vous avez un trou!
Fishbein propose de contrer pour la
pénalité en première position (un contre en quatrième position, le
partenaire n'ayant peut-être que de la guitare, est forcément un
contre d'appel), et de se servir de l'enchère juste au-dessus du
barrage comme l'équivalent d'un contre d'appel. De même Lou Smith
annonce 4 "pour faire
parler". WEISS fait contrer avec une main de SA (15-16 et plus
balancés contre un barrage au niveau de 3; 13-14 contre un barrage au
niveau de 2) et utilise SA comme appel dans les autres couleurs. Je
préfère employer Weiss. L'avantage de Weiss sur Fishbein réside dans
le fait que Weiss nous permet de conserver toute couleur comme
naturelle. Symétriquement, je puis toujours aboutir à 3SA, soit en
passant l'appel du partenaire, soit en convertissant le contre en 3SA.
Cependant, on peut en arriver à une solution plus subtile et plus
efficace. Je la dois à Terence Reese. Il propose de jouer
Weiss contre les rouges (3,
3) et Fishbein contre
les noires (On aura remarqué que sur 3, Fishbein et Weiss appellent avec le même 3SA). En
effet, après 3, 3 est rarement utile,
je peux donc plus facilement le sacrifier comme appel (D'autant plus
que si j'emploie Weiss, je saute par-dessus 3 en majeures, où serait
peut-être le seul contrat viable). De même, après 3, 3SA est inutile puisqu'aussi bien dans
Weiss que dans Fishbein, je véhicule l'idée de SA en contrant, ce qui
procure l'avantage additionnel de permettre la pénalité. Par contre,
devant 3, je ne
veux pas sacrifier 3,
ni perdre 3 contre un
barrage de 3. Ergo
Fishbein contre les noires et Weiss contre les rouges.
Le contre d'un barrage au niveau de
3 indique une main de 16-18 balancée avec arrêt. Le partenaire peut
laisser le contre ou convertir à 3SA. On fait l'équivalent du contre
d'appel par 3SA, ou alors par 3 sur un barrage de 3. L'avantage est multiple : d'abord, on peut ainsi
"consulter " le partenaire pour savoir s'il faut opter pour un contrat
en couleur, à sans atout ou pénaliser. Deuxièmement, et contrairement
aux autres méthodes, 3MAJ. sera disponible et pour jouer. En
particulier, ce perfectionnement est utile dans les cas, assez
nombreux, où vous tenez une main carrée, 3- 3 en majeures, de 16-18,
et voulez faire quelque chose mais tout vous semble périlleux. Dites
votre main à votre
partenair0.é
ée; il prendra la décision optimale, nanti de l'information efficace
que vous venez de lui fournir en contrant.
10. FLANNERY
Cette convention est bien couverte
dans la section sur les enchères. Je vous y renvoie. En résumé : en
Standard, les mains de 5
et quatre s'avèrent
quelquefois difficiles à annoncer lorsqu'on n'a pas les points
(17-18+) pour inverser à 2
en deuxième enchère. D'où l'ouverture à 2 pour montrer cette main (11-16 points). A mon sens,
c'est une enchère qu'on a surévaluée; je me réjouis de voir de plus en
plus de grands joueurs abandonner cette convention. Elle a cependant
ses avantages. Elle pousse souvent les adversaires au sacrifice
fantôme. Surtout lorsqu'après l'investigation par 2SA, l'ouvreur a
montré une courte dans une mineure spécifique - le sacrifice dans
cette mineure est assez fréquent et d'un profit statistiquement
douteux.
11. GERBER
Également mentionné dans le
chapitre sur les enchères. Convention généralement employée "ONTO", On
No Trump Only, sur une ouverture de SA seulement. Et encore, seulement
en direct : 1SA - 4.
Car après 1SA - 2 - 2 - 4, les bons joueurs comprennent que ce 4 devrait indiquer un splinter bid (voir la
convention suivante), avec fit à , si bien que dans cette séquence, on joue généralement super-Gerber,
soit 5 demande d'as.
12. GLADIATOR
Cette convention, traitée in
extenso au chapitre 10.7 (1SA), ressemble à un Cappelletti qu'on
utiliserait en réponse au partenaire. Sur 1SA, le répondant annonce 2 pour un relais à 2. Cette enchère sera passée si c'est là la
couleur du répondant; de même, toute nouvelle couleur par le répondant
au plus bas niveau est p.j. (pour jouer). Stayman se fera donc par 2. Une réponse de
2Maj., invitationnelle avec cinq cartes, peut être passée, ce qui
évite le risque de chuter au niveau de 3. Gladiator est aussi la seule
convention qui permet de jouer 2 après une ouverture d'1SA.
13. SPLINTER BID
Le splinter, ou enchère à éclat
(comme un éclat de bois, une écharde), consiste dans un double saut
sur une majeure pour montrer un fit de quatre cartes, 11 points
d'honneur et plus, pas de belle couleur cinquième, et un singleton ou
une absence dans la couleur à saut. Pourquoi un fit de quatre cartes -
Parce que ce type de main favorise généralement la coupe croisée, à
tout le moins le rallongement du mort. Cela provoque souvent une
entame atout, et si les advesaires ont l'as d'atout, la suite fait mal
: entame de l'as d'atout, atout, et dès que le déclarant se débarrasse
de son singleton au mort pour couper, les adversaires jouent un
éventuel troisième atout (s'ils cassaient 3-1), et la coupe disparait.
Comme je l'ai indiqué dans la
section sur les enchères, je trouve intéressant le mini-splinter,
et plus précisément le mini-splinter +, c'est-à-dire qu'un saut
en réponse à une majeure indique une courte dans la couleur du saut et
un fit, avec une main réévaluée à 10+. Si la main est faible,
plusieurs employant cette convention acceptent trois atouts seulement.
L'idée de base me plait : il y a plusieurs manches qui nous échappent
parce que les deux mains totalisent 21-23 points, mais qui s'agencent
parfaitement : les trois ou quatre petites cartes du déclarant ne
constituent qu'une perdante à cause du singleton merveilleusement
opérationnel du répondant. Sans compter les bénéfices marginaux : la
séquence 1Maj. - double saut révèle un fit de quatre cartes, et une
couleur sixième dans le double saut - par analogie, quelques bons
joueurs utilisent la séquence 1Min - 1Maj - 4 de la Min pour traduire
un fit de quatre cartes dans la majeure, et 6 cartes dans la mineure.
Autre avantage, 1Maj - 3Maj annonce que la main limite ne contient pas
de courte (Si vous employez aussi le SA forcing sur une majeure, je
vous conseille d'utiliser 3Maj en réponse à 1Maj comme barrage - pour
les mêmes raisons qu'on utilise 1Min-3Min comme barrage quand on joue
les mineures inversées. Voir la section sur les enchères).
Cela dit, on découvre un
désavantage au mini-splinter : on ne peut alors jouer une réponse à
saut pour montrer une main faible (disons de 3 à 5 points) contenant
cinq ou six cartes dans la couleur à saut. Par exemple, vous irez
chercher plusieurs tops avec 1Min. - 2Maj., alors que l'ouvreur a 18
points et le répondant une majeure faible. Plusieurs seront soit à 1
de la mineure, résultat rarement enthousiasmant, ou quatre de la
majeure chutant de un ou deux. Le compromis avec la convention du
mini-splinter - Jouez que 1Min - 2Maj. montre la réponse faible (3-5,
cinq ou six cartes), alors que 1Maj. - 3Min. est un mini-splinter et
mieux.
14. GSF
Convention qui détermine s'il y a
matière à grand chelem, consiste en un saut à 5SA une fois la couleur
d'atout agréée. Cela implique qu'il n'y a aucune perdante dans les
autres couleurs. Aux temps "pré-historiques" du bridge, il n'y avait
que deux réponses : 6 de l'atout indiquait la possession de 0 ou 1
honneur majeur (H.M.=ARD) en atout, et le saut à 7 de l'atout
confirmait la possession de deux des trois honneurs majeurs.
Aujourd'hui, on joue plutôt une réponse à trois paliers : 6 d'une
couleur sous l'atout indique aucun honneur majeur, 6 de l'atout en
montre un, et 7 en montre 2. Cette convention s'emploie rarement parce
qu'elle implique une problématique rare. Les Français sautent plutôt à
5 de la couleur pour faire la même demande et appellent la convention
"Joséphine".
15. TRANSFERTS JACOBY
Encore une fois, je vous renvoie
aux enchères. En bref, l'idée de Jacoby repose sur un double fondement
: Il est préférable que la main présumément plus forte, celle qui a
ouvert 1SA, joue le contrat, et d'autre part, l'établissement
implicite d'une couleur d'atout permet de créer une exploration plus
sereine puisque toutes les autres couleurs deviennent forcing pour un
tour. Soit : sur 1SA, je répondrai 2 si j'ai cinq et
plus, et 2 si je
tiens 5 et plus.
L'ouvreur annonce ma majeure, il "transfère" dedans. Je puis alors
passer, annoncer le nombre approprié de SA pour montrer 5 cartes
exactement dans la majeure, ou annoncer la majeure, au niveau de trois
ou de la manche, pour montrer six cartes, etc. Il faudra vous entendre
avec votre partenaire pour savoir si une deuxième réponse dans une
autre couleur que la couleur transférée est impérative de manche ou
pas. Voir les enchères.
16. WESTERN
Ce cowboy discret gagne à être connu, les services qu'il rend sont
précieux. Il s'agit du cuebid de la surenchère adversaire - mais non
immédiatement après celle-ci si j'annonce pour la première fois, ce
qui montre un fit avec mon partenaire. En général, cela se joue
seulement après qu'un atout, généralement en mineure, a été agréé par
votre équipe. Ce cuebid demande à mon partenaire s'il arrête la
couleur adversaire, afin de jouer SA. On remarquera cependant que
lorsque les adversaires ont annoncé deux couleurs, je ne demande pas
l'arrêt dans une de ces couleurs, je le nomme - la couleur adversaire
que j'annonce est celle que j'arrête. Autre précision, sur une
ouverture en mineure, le cuebid de l'adversaire par le répondant
devrait s'entendre de manière ambigu ("two-way cuebid") : partenaire,
j'ai peut-étre un fit avec toi, avec 10+ points, ou alors
je te demande si tu arrêtes l'adversaire. A tout événement, commence
par me donner l'arrêt si tu l'as, je te remettrai dans ta couleur - ou
j'annoncerai une autre couleur - pour te montrer un fit.
16.
Traitement de l'ouverture à 2SA avec réponses pour les
mineures
Traitement provenant de Ghassan
Menachi. Il me l'a expliqué le 11 septembre 2007 au club Le
Mirage.
2SA (=20-21) - 3 L'ouvreur, selon qu'il a ou non un arrêt
dans chaque majeure, précisera son ouverture de l'une ou l'autre
façon : Avec arrêt dans les deux majeures : 3SA - 4: unicolore à trèfle, Roman Key Card à
trèfle
4 : unicolore
à carreau, RKC à carreau
4 : 55 en
mineures (l'ouvreur utilise 4 pour RKC à trèfle, et 4SA pour RKC à carreau)
4SA : choisis une mineure. Pas de chelem.
5: pour
jouer
5 :
pour jouer Sans arrêt dans les deux majeures : 4 : 5 trèfles Le répondant
demande 4K pour RKC à K et 4 pour RKC à trèfle
5 : 5
carreaux Le répondant demande 4 pour RKC à trèfle ; 4 pour RKC à carreau
4 : 44 en
mineures Le répondant demande 4 pour RKC à trèfle ; 4SA pour
RKC à carreau. À l'évidence, 5 dans une mineure par
le
répondant est pour jouer.