10.15 OUVERTURE
AU NIVEAU DE 4 OU PLUS
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4 , 4
Cette enchère, si elle n'est pas un barrage, peut consister en Namyats
(tel que précisé dans une section antérieure, ce terme équivaut à Stayman
écrit à l'envers). Cela montre huit cartes (exceptionnellement 7
excellentes) dans la majeure correspondante, avec une main qui, à 4 de la
majeure, se trouve à une levée ou une levée et demie de la manche dans la
majeure.Certains acceptent cinq perdantes (soit huit levées - question de
style). En somme, 4 est un
essai de chelem à ,
alors que 4 est un
essai de chelem à . Le
répondant annonce la majeure en question s'il ne voit pas d'espoir de
chelem, ou alors il relaie pour connaitre une couleur où l'ouvreur a deux
perdantes rapides ou plus. Certains de mes amis font valoir que cette
enchère ne devrait couvrir que les mains contenant 8 cartes solides dans
la couleur (ARDxxxxx), car j'ai beaucoup d'enchères pour annoncer ce type
de main (1Maj. suivi de 4 de la majeure, ouverture à 4 de la majeure,
ouverture à 2 suivi de 4
de la majeure, ouverture à 2
suivie de 2 de la majeure, ouverture à 2 suivie de 3 de la majeure - entendu que ces mains ne
montrent pas tout à fait la même force), si bien qu'on peut en profiter
pour préciser les enchères. Cette idée m'apparait valable.
À mon sens, la meilleure méthode d'investigation vers le chelem consiste
à employer le relais comme demande d'as (RKC, tel qu'employé par la
plupart), puis procéder par la suite à la demande de rois par le système
dit "progressif" (voir sa définition dans le chapitre 20, Conventions
offensives, à l'entrée "Blackwood"). Rappelons-le ici pour éviter
des pas virtuels aux usagers : après la réponse à RKC, et la demande par
relais s'il y a lieu pour savoir si le partenaire a la dame d'atout, un
relais (on suppose toujours que le relais n'est pas dans la couleur
d'atout, ce qui serait pour jouer) subséquent s'enquiert de la possession
du roi de trèfle (la première étape en nie la posession ; la deuxième
étape confirme la possesion ; la troisième étape affirme la possession du
roi de trèfle et du roi suivant, le roi de carreau). Si, au contraire, on
veut s'enquérir du roi de carreau, on procède à un relais plus une étape.
Si c'est seulement le roi de coeur qui peut intéresser le partenaire, il
emploie le relais plus deux étapes. Cette méthode, ou système, n'est
malheureusement que peu connue.
En voici un exemple, joué au club de Gaétan Thibault le 11 mai 2000 en
équipe de quatre.
ARD98542 7 RV 64 d A84 ADd972 AR3
4
4 (RKC)
5(2KC avec la
D)
5SA (demande du R ; 5 aurait demandé le R)
6 (deuxième étape :
oui, R)
7 ou 7SA, selon l'humeur
du moment. 7SA est légèrement supérieur en ce qu'il permet d'éviter une
coupe à l'entame, fort improbable par ailleurs ; 7 garantit les communications, qui, de toute
façon, ne devraient pas poser de réels problèmes.
Une autre idée, assez périlleuse, est de ne jouer namyats que
vulnérable, conservant 4
et 4 comme barrage si
non vulnérable. Le péril apparait clairement : celui de la confusion entre
ces deux types de mains radicalement différentes. Oh combien de marins,
combien de capitaines ont péri... à cause de tels oublis !... Il reste,
surtout, que Namyats sera jugée trop "loin dans le champ gauche" par la
plupart des joueurs. Les gens jouent au bridge pour avoir du plaisir, pas
pour se torturer le cerveau. Donc, à part les mordus des systèmes, Namyats
ne lève pas beaucoup.
4, 4
Pour jouer.
4SA
Demande d'as. Blackwood ordinaire.
Le sens de cette ouverture à 4SA consiste à empêcher les adversaires de
trouver une manche alors qu'on a une donne qui fera 11 levées moyennant
une aide modeste. Un excellent exemple : le 18 juin 2010, je joue avec
Gilles Aubin sur BBO dans le Speedball. J'ai 3 ARD98532
Ad RD. Si mon partenaire me fournit soit un as, soit le RK,
je totalise 11 levées. Ma main se révèle fort offensive. Mais je crains
que les adversaires ne puissent faire 4Pi. à la vue des 4 mains, on
constate qu'ils peuvent effectivement réussir 10 levées à Pi dans un
contrat facile à identifier. Si bien que même si je chute de 1 à 5Co, nous
ferons un bon score.
Pourquoi ne pas attendre qu'ils se rendent à 4Pi pour demander 5Co par
la suite ? Car peut-être que tant leur 4Pi que nos 5Co chutent. Et
peut-être qu'ils n'iront pas à 4Pi. Pour une raison toute simple. Si les
adversaires poussent à 5Pi, ils ne chuteront que de 1 alors que 4Co se
trouve sur la table devant une main nulle chez mon partenaire. Quelle
certitude en ai-je ? Aucune. Sinon cet aspect fondamental du bridge : que
me révèlent les statistiques ? Clairement de demander 4SA. D'autant plus
que le mode de notations se trouve être les IMPS. On constate également
que la main est trop forte pour NAMYATS (voir plus haut l'ouverture à 4 , 4). Bref, je veux les empêcher, au pire pour un
prix statistiquement modeste et probablement pour un gain considérable, de
trouver un contrat qui leur rapportera beaucoup.
5 , 5
Pour jouer.
5 , 5
L'ouvreur peut produire 11 levées, il n'a aucune perdante hors de la
couleur annoncée, et dans celle-ci, il indique DVdxxxxx. Il ne lui manque
donc que A et R d'atout. Le répondant annonce en conséquence.
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